Ce mardi 29 avril, une caisse est partie à Anvers, et poursuivra son voyage vers le village de Cibombo. Les habitants obtiendront des équipements supplémentaires pour entretenir et/ou améliorer l’équipement déjà présent sur place.
Le colis contient 5 machines à coudre, une imprimante Brother, 2 tuyaux nécessaires pour les citernes souples, un kit de réparation pour tuyaux, ainsi que des pots de plantation. La préparation de ces colis nécessite une préparation et un investissement important en amont. Ainsi, l’envoi de ce colis jusqu’à Cibombo revient à près de 5 000 €.
La saison des pluies a commencé le 15 août et se poursuivra jusqu’au 15 avril 2018. Après 3 mois de pluie, la citerne est à moitié remplie. En effet, la capacité maximum de 500 m³ est atteinte pour une hauteur de 160 cm. Nous en sommes donc aujourd’hui à 250 m³ (en fait la photo est datée du 24 novembre).
Rappelons ici le principe de cette installation unique au monde. L’eau de pluie tombe sur toute la surface du terrain sur lequel la citerne a été posée (495 m²). Ce terrain a été rendu hermétique à l’eau grâce à une grande bâche couvrant tout le terrain mais aussi le fossé creusé tout autour de ce terrain. L’eau ne peut donc que ruisseler par dessus la citerne vers le fossé qui conduit l’eau vers un point bas où se trouve une pompe immergée dans un puisard qui repousse l’eau dans la citerne souple. Cette eau a été particulièrement bien filtrée par les 35 m³ de gravillons (gros et petits) qui remplissent le fossé. Lors de la saison sèche, les 500 m³ stockés dans la citerne souple seront progressivement libérés pour rejoindre notre citerne en béton enterrée de 63 m³ d’où l’eau sera pompée vers deux châteaux d’eau aériens de 5 m³ ou l’eau est potabilisée grâce à l’adjonction de pastilles de chlore.
Ce gros coussin qui se gonfle de jour en jour est devenu l’attraction de Cibombo et des alentours : on vient voir cette installation unique et même le gouvernement provincial a envoyé son vice gouverneur et des ministres. D’aucuns pensent que l’eau provient d’un pompage dans la nappe phréatique en dessous de la citerne, mais non car celle-ci est située à plus de 200 mètres de profondeur et des forages réalisés, il y a une dizaine d’années, par la Coopération Technique Belge ont échoué à trouver de l’eau, et les forages ont été abandonnés.
Le fossé est rempli de fins cailloux pour filtrer l’eau.
Voici les trois dernières photos reçues et datées du 8 décembre : La citerne atteint 120 cm de hauteur en moyenne et contient donc 375 m³ (Son maximum de 500 m³ est atteint pour 160 cm de hauteur). Notre citerne continue de faire sensation là-bas sur place où le tout Cibombo se déplace pour constater la progression du remplissage de la citerne. Beaucoup de personnes n’arrivent pas à comprendre qu’elle n’est remplie que de l’eau de pluie qui tombe sur la surface de la citerne et de son terrain. D’aucuns pensent qu’il y a un subterfuge, mais non, c’était le but recherché : trouver de l’eau et la stocker. Le climat équatorial de Mbujimayi nous y aide grandement, puisque la pluviométrie moyenne des 8 mois de la saison des pluies s’élève à 1500 mm d’eau par m². Voici la photo reçue ce jour datée donc du 8 décembre.
Rappelons ici que le gros avantage des citernes souples est que l’eau est à l’abri de l’air (pas de moustique), de la lumière et des rayons Ultra-Violets (absence de moisissures ou d’algues) et donc à l’abri de toute contamination via l’air, les poussières ou les feuilles mortes. De même, l’eau est à l’abri de contaminations par les déjections des oiseaux ou des petits animaux. L’eau est ainsi plus facilement potabilisée par adjonction de chlore au moment où elle sera utilisée dans nos deux châteaux d’eau aériens.
La citerne depuis le coin sud-est avec le dallage à l’avant-plan pour empêcher les infiltrations d’eau vers le puits perdu. On voit aussi très bien le tuyau blanc de remplissage de la citerne (à droite) et celui de vidange à gauche.
Durant sa visite du 01 août au 01 septembre 2017, l’Abbé Stanis Kanda a pris en charge la coordination des travaux d’installation de la Citerne souple arrivée péniblement à IPAMEC Cibombo le 26 octobre 2016 en pleine saison des pluies. Impossible dès lors de procéder à l’installation durant la saison des pluies puisqu’il fallait niveler le terrain, creuser un fossé de 50 cm de large et d’une profondeur moyenne de 75 cm sur tout le pourtour du terrain. L’Abbé Stanis a réussi la gageure de mener à bien les travaux nécessaires en un mois de temps, bien sûr aidé par une équipe de solides jeunes gens du village et du comité IPAMEC local.
Voici, résumée, la liste des travaux qui ont dû être menés à bien sous la supervision de l’Abbé Stanis :
Débroussailler le terrain de 20 mètres sur 30 mètres et enlever les restes d’une vieille bâtisse en ruine.
Clôturer le terrain sur tout son pourtour.
Etendre une couche d’argile meuble sur toute la surface afin de rendre le sol sans aspérités.
Niveller ce terrain de sorte que la citerne souple ne « roule » pas vers un point bas sous le poids de l’eau.
Creuser un fossé de 50 cm de large sur toute le pourtour du terrain, profond de 50 cm en son point haut et en pente de 1 cm par mètre jusqu’à son point bas de 1 mètre de profondeur. Ce fossé va servir a recueillir et filtrer l’eau de pluie qui tombe sur toute la surface du terrain.
Etendre un géotextile protecteur sur toute la surface du terrain, fossé compris.
Etendre un « liner » (c-à-d.une épaisse bâche d’imperméabilisation du sol) sur toute la surface du terrain et dans le fossé. Le terrain et le fossé devienne ainsi imperméable à l’eau.
Déployer la citerne souple sur la bâche d’imperméabilisation du sol.
Installer dans le point bas du fossé un puisard abritant la pompe électrique (alimentée par les panneaux solaires du Centre IPAMEC). Ce puisard est en fait un tonneau en plastique de 200 litres, percé d’une multitude de petits trous et entouré d’un film de type « Moustiquaire » empêchant ainsi les plus fines particules en suspension dans l’eau d’être envoyées dans la citerne.
Creuser une tranchée pour enfuir la conduite de trop-plein du puisard vers le puits perdu contruit en ce début d’année.
Creuser une tranchée pour enfuir la conduite de trop-plein de la citerne en béton vers le nouveau puits perdu.
Construire une chambre de visite où raccorder le tuyau souple de vidange de la citerne à une conduite en PVC enfouie dans une tranchée jusqu’au réservoir en béton.
Percer le réservoir en béton pour y introduire la conduite PVC de vidange de la citerne souple.
Amener l’électricité depuis la maison du garde jusqu’au puisard et construction d’un muret supportant le premier poteau d’éclairage LED du site afin de le sécuriser contre toute intrusion nocturne.Placement d’une prise hermétique sur ce muret pour alimenter la pompe de remplissage de la citerne souple.
Placement d’un second poteau d’éclairage à l’extrémité Nord-Est du site et son raccordement à l’électricité depuis la maison du garde.
Remplissage de tous le fossé de cailloux ronds en vue de stabiliser le fossé et ses parois et assurant la filtration de l’eau de pluie avant son pompage vers la citerne souple.
Construction d’un portique d’entrée du site.
Raccordement de l’eau de pluie récoltée sur le toit surplombant le réservoir en béton vers le fossé de la citerne souple grâce à une conduite en PVC enterrée.
L’entrée de la conduite de vidange de la citerne souple dans la citerne en bétonLe muret supportant le poteau d’éclairage à LED et fournissant la prise électrique pour la pompe électrique.Le fossé au coin sud-ouestInstallation du géotextile protecteur par bandes de 6 mètres de largeInstallation de la bâche d’imperméabilisation du sol sur toute la surface, y compris le fossé.Déploiement de la citerne souple, lourde 1 340 kg, sur la bâche d’imperméabilisation du solLa chambre de visite permettant de raccorder le tuyau souple de vidange de la citerne souple avec la tuyauterie PVC enfouie conduisant l’eau vers le réservoir en béton à partir duquel l’eau sera distribuée via deux châteaux d’eau.Départ de la ligne électrique depuis le local technique de la maison du gardeInstallation du puisard au point bas du fossé qui abritera la pompe électrique immergée en charge de remplir la citerne soupleDéfrichage du terrainNivellement du terrainConduite blanche de vidange de la citerne souple (DN110-PN16) croisant la conduite de trop plein de la citerne en bétonConstruction du portillon d’accès au site de la citerne soupleRemplissage du fossé récolteur d’eau de gravillons ronds de filtration et de maintien du fosséVue générale du puisard (en vert), du tuyau souple de vidange (en blanc), du muret supportant la prise électrique de la pompe et le poteau d’éclairage du siteAprès les premières pluie, la citerne commence à se remplir. Elle aura 1 m 60 de haut lorsqu’elle sera remplie de 500 m³ d’eau.Une vue de la pompe électrique normalement immergée dans le puisard bleu à gauche. Le tuyau souple sert au remplissage de la citerne.
Voici ce que publiait Radio-Okapi le 1° mars : « Le gouverneur du Kasaï-Oriental, Alphonse Ngoyi Kasanji a déclaré mercredi l’épidémie de cholera dans tous les territoires de sa province. L’Institut national de recherche biomédicale (INRB) a confirmé la prévalence de la maladie après avoir analysé des échantillons prélevés sur des cas suspects de choléra signalés dans la province. D’après le gouverneur, cette maladie a déjà causé treize décès dans la seule ville de Mbuji-Mayi. Et 90 cas suspects de cholera sont actuellement notifiés. Ces personnes souffrent pour la plupart de diarrhée et vomissement.«
Le choléra est une toxi-infection épidémique contagieuse due à une bactérie. Strictement limitée à l’espèce humaine, elle est caractérisée par des diarrhées brutales et très abondantes (gastro-entérite) menant à une sévère déshydratation. La forme majeure classique peut causer la mort dans plus de la moitié des cas, en l’absence de traitement (de quelques heures à trois jours). La contamination est orale, d’origine fécale, par l’eau de boisson ou des aliments souillés.
Depuis ce moment, la population de Cibombo, qui ne bénéficie pas – rappelons-le – de la distribution d’eau potable fait la file au Centre de développement IPAMEC de Cibombo pour s’approvisionner. Grâce à la nouvelle citerne souple de 500 m³et son système de récolte et de potabilisation de l’eau de pluie, la population de Cibombo a pu trouver une source d’approvisionnement. La file se forme déjà dès quatre heures du matin, soit deux heures avant le lever du soleil. Voyez la photo ci-dessous :
La deuxième citerne souple de 500 m³ est déjà fabriquée et stockée en Belgique depuis plusieurs mois. La Commune de Dison (qui a reçu les subsides de la Coopération au Développement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, couramment nommée WBI) est le maître d’œuvre du projet et a longtemps cherché un transporteur aérien pour l’expédier vers Mbujimayi, mais elle serait sur le point d’aboutir et on peut donc raisonnablement penser que la citerne n°2 arrivera bientôt.
Entretemps, l’équipe IPAMEC de Cibombo n’a pas chômé, puisqu’elle a préparé le terrain. Cela a nécessité d’enlever un grand arbre et un palmier (voir photos), d’enlever toute végétation, de niveler le terrain et d’étendre une couche d’argile sur toute la surface. Le terrain a été complètement clôturé et le portillon d’entrée et sa maçonnerie ont été déplacés vers la nouvelle clôture. Les canalisations de vidange et de trop plein de la citerne ont aussi été placées.
On attend donc maintenant l’arrivée de la citerne avant de commencer le creusement du fossé qui va entourer complètement la citerne. On pourra alors étendre la bâche d’imperméabilisation du sol et déployer la citerne par dessus.
C’est la saison sèche depuis le 15 avril et toutes les ressources en eau de la première citerne ont déjà été entièrement consommées, d’autant plus que l’épidémie de choléra qui sévit au Kasaï a incité la population à consommer de l’eau potable telle que celle fournie par le Centre de développement d’IPAMEC. Il est donc urgent de disposer d’une seconde réserve d’eau.
L’équipe d’IPAMEC-Cibombo a donc profité de la mise à sec du réservoir souterrain en béton du Centre pour installer une nouvelle couche hydrofuge à l’intérieur du réservoir. Il est ainsi fin prêt pour la nouvelle saison des pluies qui débute normalement le 15 août. L’équipe a aussi installé un système de collecte des eaux pluviales sur le toit de la meunerie afin d’augmenter encore les ressources en eau de gâchage.
Dans un prochain article, je vous expliquerai tout le contenu du Projet AQUABOMBO, lancé par la Commune de Dison en Belgique, au profit de Cibombo.
L’enlèvement de la souche du grand arbre. A l’arrière-plan à gauche, la maison du garde, en blanc la borne frontière à 6 robinets, à droite en orange les deux châteaux d’eau du Centre.Le grand arbre abbatuLe débroussaillage du terrainLe nivellement du terrain et l’étalement de la couche d’argile sur toute la surfaceLa clôture de l’installation vue du nordLa meunerie, le puits perdu combiné avec une réserve d’eau de gâchage et à gauche la première citerne souple en vert foncéL’installation du portique d’entrée donnant accès au site des deux citernes (40 m sur 60 m)Réfection de l’intérieur de la citerne en béton de 63m³ durant la saison sèche.
Lors de l’exposition relatée ci-dessous, Mr l’Echevin Jean-Michel DELAVAL nous a informé que la citerne souple n° 2 est enfin arrivée à Kinshasa. Après d’énormes problèmes administratifs concernant notamment la license d’exportation, la voici donc à Kinshasa où la Société COMEXAS est en charge de la dédouaner. Espérons que tout se passe bien et rapidement de sorte que la ré-expédition vers Mbujimayi et Cibombo puisse se réaliser rapidement. Restera alors à attendre la saison sèche (15 avril) pour procéder au creusement du fossé et à l’installation des différentes canalisations avant de déployer la bâche d’imperméabilisation et de dérouler la Citerne numéro 2.
Voyez aussi, plus haut, le gros problème électrique de notre installation suite à une décharge de la foudre. Il faudra réparer l’installation.
La deuxième citerne souple, appelée « WBI-DISON » du nom de leurs donateurs, a vu son installation terminée le 15 mars 2019, c’est à dire juste un mois avant la fin de la saison des pluies. Par contre, la première citerne, appelée « Amis de Cibombo », est en service depuis début septembre 2017. Elle est donc en phase de remplissage depuis le début de la saison des pluies, c-à-d. depuis le 15 août 2018, et c’est donc sa deuxième année de fonctionnement. Voici deux courtes vidéos montrant leur état de remplissage à la date du 1er avril 2019.
La société Labaronne-Citaf, qui a fourni les deux citernes souples de 500 m³ au Centre de Développement d’IPAMEC, organise un concours des plus belles photos de citernes. Nous avons proposé trois photos à ce concours et nous vous invitons à voter pour ces photos entre le 17 septembre et le 17 octobre. Il suffit de suivre la procédure ci-dessous :
Voici un lien vers chacune des trois photos (concourant dans trois catégories différentes, donc votez pour chacune des trois). Cliquez sur le lien, puis sur le petit cœur au bas à gauche de la photo. – Vous pouvez aussi laisser un commentaire et le valider :
La Société française Labaronne-Citaf, qui a fabriqué nos deux citernes souples de 500 m³, nous a envoyé hier après-midi un email indiquant que la photo ci-dessous avait remporté la première place du concours organisé à l’occasion du 61° anniversaire de cette société, dans la catégorie « My tank makes me happy » (Ma citerne me rend heureux). Nous avons ainsi gagné un drone Zino de la marque HUBSAN équipé d’une caméra haute définition. Ce magnifique cadeau va être envoyé à Cibombo et permettra de prendre des photos ou vidéos aériennes de tous les projets que vous, généreux donateurs, nous permettez de réaliser à Cibombo, que ce soit dans l’enceinte du Centre de Développement d’IPAMEC ou dans les parcelles particulières des habitants de Cibombo. Merci à tous ceux qui ont voté pour l’une de nos trois photos. Ci-dessous la photo primée et le texte qui ‘accompagnait :
« Avant, la population allait chercher l’eau d’une rivière polluée à 7 km aller-retour de distance.Ce sont surtout les enfants qui étaient astreints à cette corvée.Aujourd’hui, grâce à Labaronne-Citaf, ils vont maintenant à l’école ! ».