22 avril 2020 : La situation à Cibombo suite au Coronavirus

Suite aux mesures prises par les gouvernements national et provincial en R.D.C., l’association IPAMEC a dû limiter ses activités au Centre de Développement de Cibombo.  C’est ainsi que toutes les activités de groupe ont été suspendues. Les différentes “formations”, les ateliers, les activités de cohésion sociale ont aussi été arrêtées afin de limiter la transmission du virus. La distribution de l’eau potable a été maintenue car c’est un besoin vital à Cibombo. L’atelier coupe & couture va commencer la fabrication de masque afin de pouvoir en fournir à la population de Cibombo.

5 mai 2020 – A menace égale du COVID-19 dans le monde, lutte égale à Cibombo !

La crise du coronavirus est historique. Et la réponse d’IPAMEC à Cibombo  se  voudrait aussi historique. Les statistiques officielles sur l’expansion de la maladie au Congo sont peu claires. Mais si on s’en tient aux chiffres de certaines presses, Kinshasa aurait dépassé le cap de 600 cas  et une centaine dans les provinces de l’Est du pays. La province du Kasaï Oriental n’est pas citée.

Nous  pouvons déjà saluer l’initiative  du gouvernement congolais  d’avoir mis sur pied une équipe de travail pour contrer les avancées de la maladie. Mais soyons réalistes : comment, sans structures fiables de prise en charge des malades, sans compétences médicales suffisantes sur l’étendue du pays, le  Congo pourrait-il  mener une lutte efficace? 

A  IPAMEC, nous avons opté pour une approche préventive inspirée des mesures barrières de l’OMS et promulguée par l’Etat congolais : distanciation sociale, lavage des mains et port de masques. Pour autant que ces mesures rencontrent une population bien aguerrie dans l’expérience précédente de la lutte contre le choléra.

Partout dans le monde, des personnes comme vous souhaitent ce qu’il y a de plus simple : protéger leur famille du COVID-19. Mais dans certaines régions, avoir accès à l’eau potable ou au savon est pratiquement impossible. Dans ces conditions, suivre les recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé devient mission impossible.  Pourtant, Cibombo a déjà trois atouts majeurs de lutte préventive contre le covid-19 : le rappel de  la distance sociale déjà enseignée lors des formations sur  les cycles de contamination des pathogènes (cas de choléra), la disponibilité de l’eau pour les lave-mains et les ateliers de couture.

Les 2.400 m³ d’eau  distribuée au centre IPAMEC encouragent le  lavage régulier des mains comme première mesure d’hygiène. C’est le bénéfice du système  de récolte et de stockage d’eau de pluie. Nous avons rajouté des lave-mains et  du savon  à côté de la fontaine pour  que les personnes qui viennent chercher de l’eau prennent les précautions requises.

Avec notre atelier  de couture, les machines à coudre et une vingtaine de filles couturières formées à IPAMEC, nous avons lancé une opération « masques de Cibombo » dont  un premier lot de 1200 masques (type AFNOR)  a été cousu et distribué en présence des autorités locales, dont Mr le Gouverneur Jean Maweja Muteba, venues féliciter l’initiative d’IPAMEC Cibombo (voir diaporama  ci-dessous). Merci aux bienfaiteurs qui ont appuyé cette première prouesse. Le succès de cette première opération est au-delà de nos attentes !

Il nous faut aussi saluer avec reconnaissance le don de deux fûts de 200 Litres de gasoil fait à IPAMEC par Mr le Gouverneur lors de sa visite.

Evidemment, il nous faut du tissu, des élastiques et la main d’œuvre pour réaliser ces masques.  Ensemble, unissons nos efforts pour aider ces familles pauvres et coincées à Cibombo à se protéger elles aussi ! Avec un tissu acheté avec  votre don de 25 euros sur le marché de Mbujimayi, nous pouvons coudre 50 masques, et donc fournir du travail à notre atelier couture et éventuellement sauver  50 vies. Le coronavirus n’a pas de frontières. A menace égale, lutte égale.  Et il n’y a rien de plus simple : faites un don et participez du même coup à ce mouvement historique de générosité.  

Un don de 40 euros sur le compte BE49 0882 3628 9971 de l’ASBL IPAMEC, Rue du Petit Bois, 30A à 4500 Huy-Tihange vous donne droit à une déduction fiscale.

Merci pour votre solidarité.

09 juin 2020 : La commune de Dison lance un projet de 120 toilettes sèches à Cibombo.

Voici l’article de Sarah Rentmeister dans le journal “L’Avenir-Verviers” du mercredi 10 juin 2020 :

“Hier soir a également été voté l’introduction d’un projet dans le cadre de l’appel à projets lancé par la Fédération Walonnie-Bruxelles pour le village de Cibombo en République Démocratique du Congo, initié par l’Echevin de la Coopération au Développement, Jean-Michel Delaval (PS).  L’idée étant d’obtenir des subsides pour la création de 120 toilettes sèches et de former les villageois à la couture en vue de la réalisation de masques sur place pour éviter que le Coronavirus ne se propage”

7 juillet 2020 – La Ville de VERVIERS octroie une aide de 5 000 € à l’ASBL IPAMEC

Voici le texte publié par le Journal “L’Avenir-Verviers” ce mardi 7 juillet :

La ville de Verviers a décidé d’octroyer la somme de 5.000 € à l’ASBL IPAMEC (Initiatives  PAniers des MEnagères de Cibombo) dont 2.500 € ont déjà été virés au compte d’IPAMEC. L’objectif de cette ASBL est de venir en aide aux milliers de Kasaïens chassés du Katanga et déportés à Cibombo, une région inhospitalière.  Son rôle est de donner à ces Kasaïens l’outil qui va leur permettre de se prendre en charge eux-mêmes. Ainsi IPAMEC se tourne essentiellement vers l’autosuffisance en eau, en nourriture, en logements décents mais aussi en productions artisanales et en formations scolaires et socioprofessionnelles. Ce don devrait permettre de contribuer à l’assainissement de l’espace vital des enfants par la création de toilettes sèches dans chaque famille. 

“Les maladies liées aux problèmes d’assainissement et au manque d’hygiène restent l’une des principales causes de décès, surtout chez les enfants.  Il était pour moi primordial d’équiper ces familles de toilettes, nécessité absolue en matière d’hygiène et de santé” explique l’échevine de la Coopération au développement, Sophie Lambert (PS)”.

14 octobre 2020 – Article du journal l’AVENIR : Des toilettes pour la dignité à Cibombo par Sarah Rentmeister

Déjà dix familles du village africain du doyen de Verviers sont dotées de WC grâce à la Ville.

Une véritable petite révolution dans la vie de ces Congolais.

Ne pas disposer d’une toilette dans sa sphère privée ni même à quelques mètres de celle-ci, c’est une rude réalité vécue par de nombreuses familles de Cibombo, ce village de réfugiés du Kasaï-Oriental, en République démocratique du Congo. Lieu où le doyen de Verviers, Stanislas Kanda, a atterri dans les années 90 suite à une épuration ethnique. L’association Ipamec (Initiatives de paniers des ménagères de Cibombo), dont il est le vice-président, s’attache à tenter de répondre à ce besoin élémentaire avec l’aide de la Ville de Verviers qui a permis la construction de dix premières toilettes pour dix familles, soit «80 personnes à peu près. La communauté de Cibombo et moi-même sommes très reconnaissants. On a reçu 2 500 euros de la Ville et on attend la deuxième tranche, soit la même somme pour en doter les dix familles suivantes», chiffre le doyen. Des toilettes qui rendent une forme de dignité aux villageois et qui jouent un rôle fondamental d’un point de vue sanitaire «permettant de limiter la propagation des maladies dites des mains sales, la fièvre typhoïde, les vers intestinaux, le choléra.» Et c’est le modèle de l’apprentissage par imitation qui est prôné. «Le but n’est pas de donner une toilette à chaque famille mais d’avoir des échantillons modèles afin que ceux qui ont des moyens puissent les imiter. On entend responsabiliser les personnes. Il ne s’agit pas d’assistanat perpétuel mais d’un soutien à la capacité locale.»

Aujourd’hui, nombreuses sont les familles à vouloir en bénéficier et à venir se nourrir de tout ce qui peut leur être utile lors des formations organisées sur place par l’association. «Les villageois sont formés pour la tenue de la propreté et de l’assainissement de leur parcelle», conclut le doyen.

“Les rentrées financières ont fortement diminué”

«On continue à travailler sur les projets mais les moyens sont très limités. La crise sanitaire nous a coupé l’herbe sous le pied», regrette Stanislas Kanda, vice-président de l’association Ipamec.

Comme pour de nombreuses associations qui voient leurs événements annulés et donc «les rentrées qui ont fortement diminué». Ce mois-ci, «nous aurions dû nous retrouver comme chaque année depuis 15 ans pour le souper traditionnel» qui aurait promis de beaux bénéfices. «Les habitants et habitantes de Cibombo ont besoin d’un soutien financier, dans le domaine de l’accès à l’eau, de l’élevage et de l’agriculture, pour le parrainage scolaire des enfants et la formation des adultes et la confection des masques sur place, déjà plus de 5 000 depuis le début de la crise.» Alors, pour combler ce trou financier, l’abbé lance un appel aux dons aux habitués – ou non – des activités. «Cette année, la déduction fiscale à partir de 40€ de don est exceptionnellement de 60% au lieu des 45% habituels.»

ASBL Ipamec – IBAN: BE49 0882 3628 9971 – BIC: GKCCBEBB

19 octobre 2020 – Grâce à la Commune de VERVIERS, une nouvelle parure des quartiers de Cibombo

Si  la pandémie du Covid-19 continue à jeter son voile de tristesse sur des  espaces de rencontres sociales, elle n’a cependant pas mis un frein aux élans de solidarité universelle. La commune de Verviers, dans sa filière de développement et de solidarité du service communal “Maison d’Egalité des Chances et des Associations” (MECA)  a tourné le regard vers la RD Congo pour soutenir  l’Asbl IPAMEC à  Cibombo.

Et  le créneau ciblé pour cette aide est le secteur « assainissement et santé » :  doter  les paysans de Cibombo de toilettes saines pour  minimiser les risques de contamination par les matières fécales et la pollution par des odeurs infectes dans les lieux de vie familiaux.

Lancée au moins de Septembre 2019, la réalisation  de ces toilettes a connu du retard à cause du confinement de mars à juin au Congo.  Nous avons cependant réussi à réaliser les trois étapes importantes du chronogramme  des travaux : identification des parcelles pilotes, fabrication des dalles et des briques et construction des toilettes.

A ce jour, l’impact de ce projet dans le village est  visible à un double niveau : l’environnement  des quartiers du village  et celui des parcelles familiales sont réellement assainis pour une santé collective sereine. Les articulations majeures  de cet assainissement ont en effet été rejointes  en posant des modèles référentiels de toilettes à Cibombo.  Il n’est pas non plus exclu que par la suite la récupération des matières fécales sèches soit envisagée pour les travaux de jardinage.

La galerie ci-dessous illustre ce travail. Que la ville de Verviers soit remerciée.

22 septembre 2021 – Le projet “toilettes familiales” de WBI-DISON à CIBOMBO par Jean-Michel Delaval

Initialement, les 14.500 personnes qui vivent dans le village n’avaient aucun lieu aménagé pour les toilettes. En effet, le peu de moyens dont dispose un foyer ne permet pas à celui-ci d’investir dans des toilettes commodes. En conséquence, des matières fécales polluent toutes les brousses d’alentours. Il va de soi que la santé communautaire est ainsi mise en péril. Les maladies dites des mains sales comme la typhoïde ou la gale sont très répandues dans le village. Pour mettre fin à cette situation, à partir de 2010, sur base de dons, IPAMEC a équipé une quinzaine de familles de toilettes sèches et a doté le centre IPAMEC de telles toilettes.

Le projet actuel financé par WBI et la Commune de Dison consiste en la construction de 120 toilettes sèches combiné à un cycle de formation se concentrant sur l’hygiène et le cycle de l’eau.

Une des trois prix Nobel d’économie 2019 a démontré que ce type de projet  peut réduire les épisodes de diarrhées de 30 à 50%. Cependant, trois conditions doivent être remplies :

  • un nombre important d’habitants doivent disposer de toilettes afin de réduire les foyers de contamination ;
  • des formations sur l’hygiène et l’usage de l’eau doivent être offertes afin de changer les habitudes ;
  • la population doit disposer d’un accès aisé à l’eau potable.

Le village de Cibombo dispose de deux citernes d’eau potable de 500 m³ (dont une financée par WBI) et des formations ont été données sur l’hygiène et l’usage de l’eau depuis de nombreuses années. Ce projet est ainsi complémentaire au projet des citernes souples et renforce les résultats déjà obtenus.

Compostage des détritus

Des formations au compostage ont aussi été données à la population, notamment dans le cadre de la formation à la conduite des jardins potagers. Cette formation est particulièrement importante car la nature argilo-sableuse du sol de Cibombo donne de très faible rendement potager sans un amendement conséquent du sol. De même, au Centre IPAMEC, une grande zone de compostage a été aménagée dans le jardin potager communautaire.

Toilettes familiales

En résumé : les 14.500 personnes qui vivent dans le village n’ont toujours aucun lieu aménagé pour les toilettes. En conséquence, des matières fécales polluent toutes les brousses d’alentours. A la limite, on ne manque pas de voir, ci et là, les crottes des enfants sur la route.  Il va de soi que la santé communautaire est ainsi mise en péril.  Les maladies des mains sales comme la thyphoïde ou la gâle sont très répandues dans le village. Nous voulons combattre le mal à la source par ce projet. Nous envisageons l’établissement progressif de toilettes sèches (dites arabes) pour un coût unitaire de 177 €.  Nous espérons équiper 50 familles chaque année pour un Coût Total de 8.850 €.

La précarité de la situation des populations de Cibombo la rend vulnérable à toutes sortes de maladies. Et le peu de moyens dont peut disposer un foyer ne permet pas à celui-ci d’investir dans des toilettes commodes. D’où des petits aménagements en paille ou bois morts derrière des maisons.

Le présent projet s’inscrit dans le cadre des efforts d’assainissement de l’espace vital  des enfants et adultes à Cibombo. Un deuxième volet serait d’envisager le reconditionnement des matières fécales pour la fumure des cultures potagères.  D’une part, le volet du projet concerne la prise en charge publique de la santé de tous puisque des sessions de formation en hygiène publique sont déjà données dans le Centre de Formation.  D’autre part, le volet de prise en charge familiale recommande que le cadre de vie des familles soit assainis au maximum.

IPAMEC a déjà , grâce au soutien des particuliers, équipé une quinzaine des familles en l’an 2010 de ce type de toilettes. L’expérience concluante et rassurante nous motive à reprendre l’expérience pour 2012 et les années suivantes.

Les toilettes sèches sont bien appropriés pour Cibombo où le problème d’eau est déjà crucial. Les fosses septiques alternées se remplissent au bout d’un cycle de trois ans. Ce qui permet de récupérer la matière sèche devenue fumier pour les cycles des cultures potagères en cours.

Chaque famille bât ses propres briques (400) pour la construction de sa toilette. Le transport de certains matériaux de travail est aussi à charge de la famille.  Il faut évidemment qu’elle soit directement éveillée à l’entretien et au maintien des installations.  Le non recours à l’eau est une donnée certaine du succès de ces toilettes, car le seul point d’eau accessible à ce jour est à 3,5 km du village de Cibombo.

Artisanat local

L’artisanat local est une des bases du développement des familles de Cibombo. Ainsi, un des premiers projets d’artisanat a été de former plusieurs familles à la fabrication de savon et ensuite à leur commercialisation sur le site de Cibombo et à Mbujimayi. Cet artisanat agît à deux niveaux : l’hygiène au sein du village et l’aide à l’autonomie financière des familles impliquées. IPAMEC a acquis en décembre 2011 d’une petite unité de production artisanale de savon avec notamment un mélangeur pour procéder à la saponification de l’huile de palmiste et de la lessive caustique. Cette unité a accru la production de cet artisanat et la rendu auto-suffisant grâce à la vente des savons produits.


Au fil du temps, cet artisanat s’est diversifié, et aujourd’hui certaines familles ont appris à fabriquer des fours économiques en terre cuîte, demandant beaucoup moins de bois comme combustible que la méthode traditionnelle sur feux de bois à ciel ouvert. Il est important de noter que Cibombo est établi dans une savane herbeuse dépourvue de toute forêt ou même d’arbre quelconque. Cela évite donc beaucoup de trajet vers Mbujimayi (21 Kms) pour se procurer du charbon de bois au prix fort. Coût 32 € par four.

En 2015, les écoles Ste Marie-St Laurent d’Andrimont et celle de St Fiacre à Dison ont unis leurs efforts pour collecter des dons et elles ont pu apporter un nouveau “bruleur” économique plus résistant car en métal et qui conserve la chaleur grâce à quatre boules d’argile cuites. La quantité de charbon de bois est aussi limitée grâce au cercle métallique que l’on pose par dessus.

Aujourd’hui, une formation et un atelier de couture se sont créés, de sorte que des jeunes filles déscolarisées et les jeunes femmes ont maintenant la possibilité d’apprendre la couture et de se lancer dans la production de vêtements. Ces vêtements, vendus à Cibombo et aux alentours, aident ces familles à retrouver une certaine autonomie financière qui permet d’assurer le bol quotidien et les frais de formation scolaire. Un local destiné à l’enseignement de la couture a d’ailleurs été construit dans le périmètre du Centre de Formation IPAMEC.

Les projets d’artisanat locaux sont complétés par des formations professionnelles ou coopératives locales qu’IPAMEC a déjà lancées comme la menuiserie, la boulangerie-pâtisserie, la meunerie pour moudre le grain des productions de champs vivriers afin de pouvoir commercialiser la farine ainsi produite à Cibombo ou Mbujimayi.

Nous avons encore en projet de construire une maisonnette pour abriter la petite cordonnerie dont l’équipement a déjà été fourni par les “Amis de Cibombo” pour le plus grand bénéfice de tous les habitants de Cibombo. Ce projet coûterait seulement 673 $. Tous ces mini-projets sont toujours orientés vers de très petites structures comme une (ou plusieurs) famille(s), de sorte que chacune d’entre elles se sentent pleinement responsables de leur production, de leur efficacité, et au final de leur succès. Tel est le sens profond de l’expression “développement local” auquel IPAMEC participe en assurant la formation et l’acquisition de l’équipement de base.