5 décembre 2017 – La citerne se remplit : La voici à 80 cm de hauteur, soit 250 m³

La saison des pluies a commencé le 15 août et se poursuivra jusqu’au 15 avril 2018. Après 3 mois  de pluie, la citerne est à moitié remplie.  En effet, la capacité maximum de 500 m³ est atteinte pour une hauteur de 160 cm.  Nous en sommes donc aujourd’hui à 250 m³ (en fait la photo est datée du 24 novembre). 

Rappelons ici le principe de cette installation unique au monde. L’eau de pluie tombe sur toute la surface du terrain sur lequel la citerne a été posée (495 m²). Ce terrain a été rendu hermétique à l’eau grâce à une grande bâche couvrant tout le terrain mais aussi le fossé creusé tout autour de ce terrain. L’eau ne peut donc que ruisseler par  dessus la citerne vers le fossé qui conduit l’eau vers un point bas où se trouve une pompe immergée dans un puisard qui repousse l’eau dans la citerne souple. Cette eau a été particulièrement bien filtrée par les 35 m³ de gravillons (gros et petits) qui remplissent le fossé. Lors de la saison sèche, les 500 m³ stockés dans la citerne souple seront progressivement libérés pour rejoindre notre citerne en béton enterrée de 63 m³ d’où l’eau sera pompée vers deux châteaux d’eau aériens de 5 m³ ou l’eau est potabilisée grâce à l’adjonction de pastilles de chlore.

Ce gros coussin qui se gonfle de jour en jour est devenu l’attraction de Cibombo et des alentours : on vient voir cette installation unique et même le gouvernement provincial a envoyé son vice gouverneur et des ministres. D’aucuns pensent que l’eau provient d’un pompage dans la nappe phréatique en dessous de la citerne, mais non car celle-ci est située à plus de 200 mètres de profondeur et des forages réalisés, il y a une dizaine d’années, par la Coopération Technique Belge  ont échoué à trouver de l’eau, et les forages ont été abandonnés.

28 octobre 2017 – La citerne est enfin installée et opérationnelle à Cibombo !

Durant sa visite du 01 août au 01 septembre 2017, l’Abbé Stanis Kanda a pris en charge la coordination des travaux d’installation de la Citerne souple arrivée péniblement à IPAMEC Cibombo le 26 octobre 2016 en pleine saison des pluies.  Impossible dès lors de procéder à l’installation durant la saison des pluies puisqu’il fallait niveler le terrain, creuser un fossé de 50 cm de large et d’une profondeur moyenne de 75 cm sur tout le pourtour du terrain.  L’Abbé Stanis a réussi la gageure de mener à bien les travaux nécessaires en un mois de temps, bien sûr aidé par une équipe de solides jeunes gens du village et du comité IPAMEC local. 

Voici, résumée, la liste des travaux qui ont dû être menés à bien sous la supervision de l’Abbé Stanis :

  1. Débroussailler le terrain de 20 mètres sur 30 mètres et enlever les restes d’une vieille bâtisse en ruine.
  2. Clôturer le terrain sur tout son pourtour.
  3. Etendre une couche d’argile meuble sur toute la surface afin de rendre le sol sans aspérités.
  4. Niveller ce terrain de sorte que la citerne souple ne “roule” pas vers un point bas sous le poids de l’eau.
  5. Creuser un fossé de 50 cm de large sur toute le pourtour du terrain, profond de 50 cm en son point haut et en pente de 1 cm par mètre jusqu’à son point bas de 1 mètre de profondeur.  Ce fossé va servir a recueillir et filtrer l’eau de pluie qui tombe sur toute la surface du terrain.
  6. Etendre un géotextile protecteur sur toute la surface du terrain, fossé compris.
  7. Etendre un “liner” (c-à-d.une épaisse bâche d’imperméabilisation du sol) sur toute la surface du terrain et dans le fossé.  Le terrain et le fossé devienne ainsi imperméable à l’eau.
  8. Déployer la citerne souple sur la bâche d’imperméabilisation du sol.
  9. Installer dans le point bas du fossé un puisard abritant la pompe électrique (alimentée par les panneaux solaires du Centre IPAMEC). Ce puisard est en fait un tonneau en plastique de 200 litres, percé d’une multitude de petits trous et entouré d’un film de type “Moustiquaire” empêchant ainsi les plus fines particules en suspension dans l’eau d’être envoyées dans la citerne.
  10. Creuser une tranchée pour enfuir la conduite de trop-plein du puisard vers le puits perdu contruit en ce début d’année.
  11. Creuser une tranchée pour enfuir la conduite de trop-plein de la citerne en béton vers le nouveau puits perdu.
  12. Construire une chambre de visite où raccorder le tuyau souple de vidange de la citerne à une conduite en PVC enfouie dans une tranchée jusqu’au réservoir en béton.
  13. Percer le réservoir en béton pour y introduire la conduite PVC de vidange de la citerne souple.
  14. Amener l’électricité depuis la maison du garde jusqu’au puisard et construction d’un muret supportant le premier poteau d’éclairage LED du site afin de le sécuriser contre toute intrusion nocturne.Placement d’une prise hermétique sur ce muret pour alimenter la pompe de remplissage de la citerne souple.
  15. Placement d’un second poteau d’éclairage à l’extrémité Nord-Est du site et son raccordement à l’électricité depuis la maison du garde.
  16. Remplissage de tous le fossé de cailloux ronds en vue de stabiliser le fossé et ses parois et assurant la filtration de l’eau de pluie avant son pompage vers la citerne souple.
  17. Construction d’un portique d’entrée du site.
  18. Raccordement de l’eau de pluie récoltée sur le toit surplombant le réservoir en béton vers le fossé de la citerne souple grâce à une conduite en PVC enterrée.

21 mai 2018 – L’épidémie de Cholera met la pression sur la distribution d’eau potable à IPAMEC-Cibombo

Voici ce que publiait Radio-Okapi le 1° mars : “Le gouverneur du Kasaï-Oriental, Alphonse Ngoyi Kasanji a déclaré mercredi l’épidémie de cholera dans tous les territoires de sa province.  L’Institut national de recherche biomédicale (INRB) a confirmé la prévalence de la maladie après avoir analysé des échantillons prélevés sur des cas suspects de choléra signalés dans la province. D’après le gouverneur, cette maladie a déjà causé treize décès dans la seule ville de Mbuji-Mayi. Et 90 cas suspects de cholera sont actuellement notifiés. Ces personnes souffrent pour la plupart de diarrhée et vomissement.

Le choléra est une toxi-infection épidémique contagieuse due à une bactérie. Strictement limitée à l’espèce humaine, elle est caractérisée par des diarrhées brutales et très abondantes (gastro-entérite) menant à une sévère déshydratation. La forme majeure classique peut causer la mort dans plus de la moitié des cas, en l’absence de traitement (de quelques heures à trois jours). La contamination est orale, d’origine fécale, par l’eau de boisson ou des aliments souillés.

Depuis ce moment, la population de Cibombo, qui ne bénéficie pas – rappelons-le – de la distribution d’eau potable fait la file au Centre de développement IPAMEC de Cibombo pour s’approvisionner. Grâce à la nouvelle citerne souple de 500 m³et son système de récolte et de potabilisation de l’eau de pluie, la population de Cibombo a pu trouver une source d’approvisionnement.  La file se forme déjà dès quatre heures du matin, soit deux heures avant le lever du soleil. Voyez la photo ci-dessous :

23 juillet 2018 – On se prépare à accueillir la seconde citerne souple de 500 m³

La deuxième citerne souple de 500 m³ est déjà fabriquée et stockée en Belgique depuis plusieurs mois. La Commune de Dison  (qui a reçu les subsides de la Coopération au Développement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, couramment nommée WBI) est le maître d’œuvre du projet et a longtemps cherché un transporteur aérien pour l’expédier vers Mbujimayi, mais elle serait sur le point d’aboutir et on peut donc raisonnablement penser que la citerne n°2 arrivera bientôt.

Entretemps, l’équipe IPAMEC de Cibombo n’a pas chômé, puisqu’elle a préparé le terrain.  Cela a nécessité d’enlever un grand arbre et un palmier (voir photos), d’enlever toute végétation, de niveler le terrain et d’étendre une couche d’argile sur toute la surface.  Le terrain a été complètement clôturé et le portillon d’entrée et sa maçonnerie ont été déplacés vers la nouvelle clôture.  Les canalisations de vidange et de trop plein de la citerne ont aussi été placées.

On attend donc maintenant l’arrivée de la citerne avant de commencer le creusement du fossé qui va entourer complètement la citerne.  On pourra alors étendre la bâche d’imperméabilisation du sol et déployer la citerne par dessus.

C’est la saison sèche depuis le 15 avril et toutes les ressources en eau de la première citerne ont déjà été entièrement consommées, d’autant plus que l’épidémie de choléra qui sévit au Kasaï a incité la population à consommer de l’eau potable telle que celle fournie par le Centre de développement d’IPAMEC. Il est donc urgent de disposer d’une seconde réserve d’eau.

L’équipe d’IPAMEC-Cibombo a donc profité de la mise à sec du réservoir souterrain en béton du Centre pour installer une nouvelle couche hydrofuge à l’intérieur du réservoir. Il est ainsi fin prêt pour la nouvelle saison des pluies qui débute normalement le 15 août. L’équipe a aussi installé un système de collecte des eaux pluviales sur le toit de la meunerie afin d’augmenter encore les ressources en eau de gâchage.

Dans un prochain article, je vous expliquerai tout le contenu du Projet AQUABOMBO, lancé par la Commune de Dison en Belgique, au profit de Cibombo.

11 août 2018 – AQUABOMBO : Photos et texto reçus ce samedi 11 août.

Bonjour à tous,

Le voyage commence à toucher à sa fin. Mais avant, un petit topo de ce qui a été réalisé ces jours-ci. La journée de remise des diplômes s’est tenue. Les « mamans » et les « papas » comme on dit ici ont reçu un certificat de participation aux diverses formations, une manière de les féliciter et de les inscrire dans un processus d’identification à Ipamec et ses valeurs de responsabilisation de la personne. Par ailleurs, on en a profité pour remettre 200 bidons d’eau – offerts par  la Commission d’Ottomont – aux habitants qui ont suivi une formation sur l’eau. S’en est suivie une séance photo avec Jean-Michel et toute la bande, pour capturer ces moments précieux.

14 octobre 2019 – Après deux mois de saison des pluies, voici le remplissage des deux citernes souples

Nous avons reçu ce lundi 14 octobre une série de photos montrant l’installation de récolte et de potabilisation de l’eau de pluie au Centre de formation et de développement d’IPAMEC à Cibombo. Voyez notamment le remplissage des deux citernes souples de 500 m³ après deux mois de saison des pluies (Pluviométrie de 1500 mm/m² – autrement dit 1,5 m³ par m² par année).  Admirez aussi la citerne en béton semi-enterrée et la borne fontaine à 6 robinets qui a été complètement carrelée pour faciliter son nettoyage.

Collecteurs d’eau familiaux

Là-bas à Cibombo, la saison des pluies dure 8 mois, suivie d’une saison sèche de quatre mois durant laquelle il faut se déplacer jusqu’aux puits artésiens creusés par IPAMEC le long de la rivière Nzaba à 7 km aller-retour de Cibombo pour trouver de l’eau.  IPAMEC a donc décidé d’aider les familles de Cibombo à s’équiper d’une réserve d’eau de pluie (recueillie durant la saison des pluies) afin de garantir à chaque famille une réserve d’eau de 300 litres pour la saison sèche.  A ce jour, une vingtaine de collecteurs d’eau de pluie de 300 L ont été installés à Cibombo.  Coût = 135 €.  Et l’effort devra encore se poursuivre longtemps puisqu’il y a de l’ordre de 1600 familles installées à Cibombo. L’installation est très sommaire : un petit entonnoir récupère l’eau de pluie d’une petite partie du toit, l’envoie par un tuyau souple à travers le mur de la maison dans un fût plastique de 300 litres, posé sur un trépied, et auquel un robinet a été adjoint dans sa partie inférieure.  Des pastilles de chlore AQUATAB  sont fournies pour rendre cette eau potable.

Depuis lors, le centre IPAMEC de Cibombo s’est doté d’un système important de collecte et de potabilisation de l’eau de pluie.  A la fin de la saison des pluies, IPAMEC dispose en août 2019 d’un stock de 1073 m³ d’eau potable pour faire face à la saison sèche.  Ce n’est pas suffisant, mais c’est un premier pas.  Pour transporter cette eau potable depuis le centre IPAMEC jusqu’à leur habitation, les familles ont besoin de bidons et dans leur habitat un stockage avec robinet qui préserve cette eau potable de toute contamination.  IPAMEC organise régulièrement des districution de bidon et de réservoir à robinet à la population.